Fable
La goutte d’eau et l’océan
Une goutte d’eau s’étiolait sous un soleil flambant
Elle suait et son humeur s’en ombrageait d’autant
Elle roulait bosse et s’était émancipée de l’océan
La dictature, les servitudes vraiment l’exaspéraient
Petite goutte insolente qui ses peurs affrontait
Car elle craignait les ombres, la nuit maléfice
Elle portait un bagage minuscule à un ceinturon
Une trousse de toilette et un imposant édredon
La nuit elle dormait dans un caniveau assise
En juillet il ne pleuvait guère la petite goutte
Patientait les orages ne tarderaient point
Alors elle demanderait asile à la pluie, témoin
De sa solitude, le droit d’asile vous connaissez ?
La petite goutte désirait intégrer l’étang des sirènes
Dans sa prime jeunesse sa grand-mère lui contait
Les merveilles de cet étang sis dans le pays des fées
Survint un orage violent tomba la pluie capricieuse
La petite goutte cria « asile » elle fut accueillie sans délai
La communauté des pluies d’été l’adopta céans
La petite goutte en oublia le pays de fées ou fit semblant
Epilogue
La petite goutte avait compris qu’il ne faut pas trop
Demander à la vie elle se contenta de son destin
Dans la communauté des pluies d’étés et fut très heureuse
Raymonde verney