Le printemps
Dame Nature dormait. Elle
s'éveille au Printemps
Sommeil léthargique où se consument les saisons
Les fleurs paressaient sans
vergogne bruissantes de passion
Ivres de liberté,
cacarolant sur une aquarelle de pensées
Paupières écloses la nature
s’avance, son pas déride hier
Les fleurs hallucinées
content leur misère aux herbes folles
La marâtre nous encercle et
nous inflige les pires tourments
Dès l’aube mes précieuses je
vous veux affriolantes
Les arbres centenaires
impriment leur volonté à la déesse
Goguenards et libertins ils
lorgnent le décolleté mutin
Arboré par la belle,
soucieuse de paraître juvénile
Ridicule !les arbres lui
rappellent son âge indécent
Dame nature soupire et égaye
sa rancœur dans les bois
Les prés, les jardins, les champs ne m’échapperont point
Hardie elle grimpe les monts,
scrute les villes moites
Le printemps d’une main
gantée effeuille le calendrier
Raymonde verney